n°5,
mars 1998 n°5,
mars 1998
L’évolution des mathématiques est parfois liée à la résolution d’un problème auquel des hommes ont été confrontés. Voici deux expériences permettant à des élèves de replacer dans leur contexte historique quelques notions étudiées en classe.
La première a concerné deux classes du collège de La Teste pendant les années scolaires 95-96 et 96-97. Les élèves ont découvert certains nombres (nombres premiers, parfaits, rationnels, nombre d’or, pi, zéro...). ainsi que des mathématiciens grecs (en liaison avec leur programme). La première année, les élèves d’une classe de quatrième ont fait par petits groupes des recherches sur ces différents sujets : en compulsant des encyclopédies, en interrogeant leurs parents... Puis, après s’être réunis une heure par semaine en dehors des heures de cours pour rédiger leurs recherches, ils les ont exposées à leurs camarades. L’autre classe, sous la conduite des professeurs de français et d’histoire, a travaillé sur l’étymologie des différents termes employés et replacé les mathématiciens dans leur époque à travers l’étude de textes littéraires. La deuxième année, après avoir regroupé leurs travaux, ces mêmes élèves ont conçu un livre qu’ils ont eux-mêmes mis en page.
L’autre expérience s’est déroulée au collège Jeanne d’Albret à Pau durant l’année scolaire 96-97. Des élèves de cinquième ont réalisé un travail interdisciplinaire sur le thème : « Évolution de l’espace urbain de l’Antiquité à la Renaissance ». Le professeur de mathématiques a travaillé, entre autres, sur la perspective et son évolution en liaison avec le chapitre « Nombres en écriture fractionnaire », étude reprise et approfondie par le professeur d’arts plastiques. Après avoir remarqué sur divers exemples concrets comment sous l’Antiquité et au Moyen-Âge les Italiens donnaient l’illusion d’une perspective, les élèves ont construit un carrelage en utilisant différents procédés (construction empirique, règle des 2/3, constructions d’Alberti et de Piero della Francesca). Puis, ils ont retrouvé dans le texte de Piero della Francesca « La juste proportion » les règles mathématiques justifiant ces constructions, et expliqué les mots sesquiquarte, sesquiquinte... L’étude de différents tableaux a illustré ces recherches, un voyage en Italie et une exposition ont concrétisé ces travaux.
Grâce à ces deux expériences les élèves, plus motivés, ont enrichi leurs connaissances et les intervenants de l’équipe pédagogique ont pu avoir des échanges plus approfondis.