Réciproques n°9, mai 1999

Davantage de raisonnement !

Merci aux collègues qui ont participé à l’enquête du n° 7 sur les calculatrices. Quelques tendances se dégagent des réponses.

Même si la diversité des modèles est ressentie comme une gêne par les deux tiers des professeurs, à peine un tiers d’entre eux conseillent un modèle de calculatrice en début d’année. Cette proportion est encore plus faible lorsqu’il s’agit de l’équipe des enseignants.

Dans certains établissements, il existe une possibilité de prêt. Peu de réponses mentionnent l’existence d’un club calculatrices.

Il semble qu’un grand nombre de collègues conçoivent un intérêt à limiter l’utilisation de la calculatrice lors de certaines activités ou pour certains devoirs. La plupart explorent avec leur classe des fonctions de la calculatrice, l’utilisent pour conjecturer, et proposent des activités dans lesquelles les capacités de la machine sont dépassées ; ils demandent le plus souvent à leurs élèves de justifier les résultats obtenus. Par contre, l’écriture de programmes est un peu moins fréquente.

De très nombreuses réponses expriment également le sentiment que la calculatrice peut développer l’esprit critique, et qu’il demeurera nécessaire à l’avenir d’apprendre aux élèves à faire " à la main " les calculs " de base ", même si certains font une exception pour la division. Mais les opinions sont partagées sur le fait qu’elle rende l’élève plus autonome, puisqu’un professeur sur deux pense le contraire ou ne prend pas position sur ce point.

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Les collègues ont profité de la question ouverte pour proposer des axes de réflexion.

L’utilisation des calculatrices est jugée maintenant incontournable : les élèves en possèdent, les programmes leur donnent de plus en plus d’importance, elles sont autorisées lors de certains examens.

De nombreux atouts pédagogiques sont cités : la calculatrice stimule l’intérêt des élèves, les sécurise, permet de conjecturer, vérifier, corriger, favorise l’exploration de nouveaux domaines… De plus, elle permet de se débarrasser progressivement des exercices de technicité pour se poser davantage de questions sur les notions elles-mêmes, et laisser une plus grande place à la réflexion et au raisonnement.

Cependant, certains collègues soulignent que la pratique du calcul mental doit être maintenue, et qu’il est nécessaire d’apprendre aux élèves à développer leur esprit critique face à cet outil.

Enfin, même si le problème se pose différemment au collège et au lycée (et selon les séries), cette évolution suscite des questions fondamentales : quelles mathématiques faut-il enseigner aux élèves ? avec quelles modalités d’évaluation ? pour développer quels types de compétences ?