Synthèse de l’atelier « Questions ouvertes »


Équipe académique Mathématiques,
Bordeaux,janvier 2005

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Le rapporteur expose rapidement l’essentiel des documents présentés (Qu’est-ce qu’une question ouverte ? Critères pour une question ouverte, objectifs de formation, etc.) et des propos échangés pendant l’atelier.

 

Quand peut-on commencer à les proposer aux élèves ?

En lycée, on peut proposer des questions ouvertes dès la classe de seconde, par exemple en géométrie. Il serait bon que les élèves y soient formés dès le collège.

Les premiers énoncés ouverts peuvent être proposés en devoirs à la maison.

En classe terminale, on pourra introduire petit à petit les questions ouvertes dans les contrôles.

Il est important d’habituer les élèves à une production écrite différente de celle qu’ils proposent en général : écrire les conjectures, expliciter la ou les démarches, même si elles n’ont pas abouties.

 

Restitution au niveau de la classe

L’inspection générale recommande que la synthèse soit progressive et qu’elle accompagne l’avancement des recherches ; elle doit être l’occasion de valoriser les essais, même non aboutis, des élèves.

Une correction globale n’est pas envisageable ; toutefois, il faut mettre à la disposition des élèves l’ensemble des solutions proposées, afin d’enrichir leurs points de vue. Peut-on proposer un classeur contenant les photocopies des différentes recherches ? Demande-t-on aux élèves d’échanger leurs copies ?

 

Comment évaluer une question ouverte ?

Les collègues considèrent que c’est  fort difficile et apprécient la grille d’évaluation proposée.

Suivant les groupes, l’accord se fait bien ou plus difficilement sur la note à attribuer aux copies d’élèves proposées.

En classe, dans un premier temps, les copies peuvent ne porter qu’une appréciation et non une note chiffrée.

 

Questions ouvertes à l’examen

Lors de l’énoncé d’une question ouverte, il serait souhaitable de préciser que toute démarche ou initiative (même non aboutie) sera valorisée. Les élèves pourraient alors considérer leur copie comme un brouillon.

De la part des enseignants présents, un consensus semble se faire autour d’une question ouverte en fin d’exercice (sur un point, par exemple). En revanche, faire d’un énoncé ouvert un exercice à part entière (par exemple sur 3 points) est jugé potentiellement pénalisant pour les candidats.

 

Des réticences

On peut remarquer que dans les concours de l’enseignement supérieur, il n’y a pratiquement pas de questions ouvertes. N’y a-t-il pas là une contradiction ? N’est-on pas trop ambitieux de vouloir proposer ce type de questions lors de l’examen ?

De plus, lors de l’évaluation d’une question ouverte, on doit valoriser toutes les initiatives : par exemple une résolution graphique. Or, en terminale S notamment, on insiste dans les cours et séances d’exercices sur la rigueur à apporter dans toutes les démarches. Comment concilier les deux sans avoir un discours qui peut paraître incohérent ?

 

Les points positifs

Bien que cette innovation inquiète en général les collègues, ils notent qu’elle présente un intérêt certain dans la formation des élèves et qu’elle propose une réponse aux exigences formulées dans l’enseignement supérieur.

Ils soulignent que les questions ouvertes permettent de

–    favoriser l’initiative personnelle

–    développer des démarches expérimentales

–    apprendre à mobiliser ses connaissances

–    formuler des hypothèses, apprendre à les valider par une démonstration

 

En conclusion

Les inspecteurs et animateurs insistent sur l’intention de l'inspection générale d'introduire en douceur des questions ouvertes à l’examen en série S, et sur le fait que nous avons tous à apprendre en matière de choix de sujets, de gestion de classe, d'aide aux élèves et d'évaluation.

Il ne s’agit pas de vouloir être trop ambitieux ; des choses simples peuvent être mises en place rapidement : moins baliser les énoncés, en varier les formes, "bousculer" les élèves dans leur habitudes (que nous leur avons données au cours de leur scolarité) de façon à les laisser prendre un peu d'initiative et être moins demandeurs de techniques et recettes toutes faites.

Un énoncé trop balisé peut gêner certains élèves (comme cela a été constaté dans l'expérimentation de l'exercice 4 de la banque S).

Il faut encourager les élèves à nous faire part de leur démarche et encourager les professeurs à prendre en compte les démarches, y compris celles qui n’ont pas abouti.