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René Thom est une exception parmi les mathématiciens contemporains : il essaie de tirer les implications de découvertes qu'il a faites dans le champ proprement mathématique, implications dans les domaines par exemple de la physique, des sciences humaines ou sociales, de la biologie, de la philosophie. . . Il pense en effet que la théorie mathématique appelée Théorie des catastrophes peut permettre d'éclairer de nombreux phénomènes relevant de sciences très variées. On doit signaler que les "catastrophes" en jeu n'ont rien de particulièrement dramatiques ; il s'agit là d'un terme purement mathématique.
La théorie mathématique des catastrophes décrit la façon dont certains systèmes peuvent évoluer, lorsque l'on fait varier un paramètre. On aboutit à une classification des changements de forme susceptibles de se produire (les catastrophes). René Thom pense que les divers types de catastrophe qui apparaissent ainsi mathématiquement ont une grande valeur explicative dans de nombreuses sciences, la physique, la biologie, mais aussi la linguistique, la psychologie. . . Il a essayé de reconnaître, dans divers champs scientifiques, ce qui pouvait relever d'une explication par la théorie des catastrophes. Après avoir connu un grand succès, la théorie des catastrophes semble être passée de mode, comme l'a reconnu René Thom lui-même, déclin qui ne prouve d'ailleurs rien quand à la valeur de la théorie.
René Thom est aussi l'un des Français à avoir reçu une médaille Fields, la plus haute distinction pour un mathématicien, et l'équivalent du prix Nobel (les autres Français à l'avoir reçue sont Laurent Schwartz , Jean-Pierre Serre, Alexander Grothendieck, Alain Connes, Pierre-Louis Lions, Jean-Christophe Yoccoz). Elle lui a été décernée en 1958 pour ses travaux en topologie, plus précisément sur le cobordisme.
René Thom a été élève de l'École Normale Supérieure, il a travaillé au CNRS, a été professeur d'Université, puis en 1964 est devenu professeur à l'Institut des Hautes Études Scientifiques à Bure-sur-Yvette.
Quelques ouvrages de René Thom : Stabilité structurelle et morphogenèse (10/18) ; Prédire n'est pas Expliquer, ESHEL, 1991 ; Paraboles& Catastrophes, Champs Flammarion ; Théorie des catastrophes et biologie (1979).
René Thom est décédé le 25 0ctobre 2002. Nous proposons les liens suivants :
Un
paragraphe de présentation par l’IHÉS
Un
article du journal “Libération” publié au moment
de son décès ;
Un
entretien avec Jacques Nimier
Une
page de présentation de son travail philosphique